
Crimes contre la faune au Canada
Criminologie verte et justice des espèces
Solutions fondées sur la justice
Indépendance opérationnelle
Criminologie
Cette page explore la déforestation et la dégradation des terres de l'observatoire David Dunlap à travers le prisme de la criminologie verte terrestre, offrant une perspective qui considère la destruction écologique non seulement comme un changement environnemental, mais aussi comme une forme de préjudice systémique aux écosystèmes. S'appuyant sur des travaux critiques qui élargissent la définition de la victimisation aux espèces, aux habitats et aux paysages, les analyses présentées ici examinent comment les structures institutionnelles – telles que les forces de l'ordre, les politiques gouvernementales et la planification du développement – échouent souvent à intervenir lors des crises écologiques, soit en raison de limitations légales, soit par hésitation politique. Ces analyses mettent en évidence pourquoi des écosystèmes comme la forêt de DDO, bien que partiellement protégés, restent vulnérables à la fragmentation, à la perte de biodiversité et aux mesures de conservation symboliques. Plutôt que de promouvoir une protestation conflictuelle, la page souligne l'importance de l'éducation, de l'analyse scientifique et de la communication artistique comme formes de résistance éthique. Ensemble, les œuvres présentées justifient une méthode de plaidoyer ancrée dans la clarté, les preuves et la justice pour la terre, positionnant le DDO non seulement comme un problème local, mais aussi comme une étude de cas sur la façon dont les sociétés modernes négligent et favorisent les atteintes à l'environnement.
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Étude de cas criminologique écologique sur le rhinocéros blanc du Nord et réflexions sur la criminalité liée aux espèces sauvages au Canada
Maryann Anastasakos
🕒 Temps de lecture estimé : 15-16 minutes
L'extinction du rhinocéros blanc du Nord est l'un des échecs les plus symboliques et les plus dévastateurs de l'histoire moderne de la conservation. Autrefois originaire d'Afrique centrale et orientale, cette sous-espèce a été poussée à l'extinction fonctionnelle par un braconnage incessant, malgré des décennies de protection juridique, d'interdictions commerciales internationales et d'interventions scientifiques de dernière minute (Nuwer, 2021). Au cœur de cette disparition se trouve un ensemble plus vaste d'échecs mondiaux, non seulement en matière d'application de la loi, mais aussi d'imagination, d'éthique et de justice. La criminologie verte, une branche de la criminologie critique qui reconnaît les animaux non humains et les écosystèmes comme des victimes de préjudices, offre un cadre permettant de comprendre comment les modèles de conservation ont historiquement privilégié le contrôle et la punition au détriment de la durabilité et de l'équité à long terme. Vue sous cet angle, l'extinction du rhinocéros blanc du Nord révèle les limites d'une conservation fondée sur la dissuasion, l'adaptabilité des réseaux transnationaux de criminalité liée aux espèces sauvages et les implications éthiques du traitement des espèces comme des marchandises économiques (Ayling, 2013, pp. 63-64 ; Hübschle, 2017, pp. 427-428). De plus, la disparition du rhinocéros soulève des questions quant à savoir qui concentre ses connaissances et ses intérêts dans la planification mondiale de la conservation, car les approches militarisées marginalisent souvent les communautés locales et ignorent les facteurs socio-économiques du braconnage. Cet article soutient que la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et la prévention de nouvelles pertes d'espèces nécessitent une évolution vers la justice spécifique : une position éthique qui affirme la valeur intrinsèque de la vie non humaine et exige des stratégies de conservation plus inclusives et communautaires. Plutôt que de s'appuyer uniquement sur la criminalisation et une application réactive de la loi, une conservation efficace doit tenir compte des réalités vécues par les personnes les plus touchées par la criminalité environnementale, tout en s'attaquant à la demande des consommateurs et aux incitations économiques qui soutiennent les marchés illégaux d'espèces sauvages. Bien que l'affaire du rhinocéros blanc du Nord se soit déroulée à l'extérieur du Canada, les enjeux qu'elle illustre sont profondément pertinents dans le contexte canadien. Cet article examinera comment des politiques similaires axées sur l'application de la loi n'ont pas réussi à prévenir des crimes comme le commerce illégal de vésicules biliaires d'ours noirs et examinera le potentiel des initiatives de conservation menées par les Autochtones pour offrir une alternative plus juste et durable. En comparant les réponses mondiales et canadiennes à la criminalité liée aux espèces sauvages et en évaluant l'efficacité des modèles dissuasifs et communautaires, cette analyse plaidera en faveur d'une refonte de la conservation fondée sur les principes de la criminologie verte, l'intégrité écologique et les droits de la personne.
Qu'est-ce que la criminologie verte ?
Justice des espèces
La criminologie verte repousse les frontières traditionnelles de la criminalité et de la victimisation en reconnaissant les espèces non humaines comme des victimes légitimes de préjudices. Ce cadre éthique plus large, appelé justice des espèces, présente l'extinction du rhinocéros blanc du Nord comme un acte de violence intense, non seulement contre la biodiversité, mais aussi contre les responsabilités morales des humains envers les autres espèces. Comme souligné, la justice des espèces remet en question les systèmes juridiques et politiques anthropocentriques en affirmant que les animaux, les écosystèmes et l'environnement méritent une considération au-delà de leur utilité pour les humains. Dans le cas du rhinocéros blanc du Nord, la demande de corne de rhinocéros motivée par le braconnage, combinée à une application internationale inefficace, a conduit à l'extinction fonctionnelle de la sous-espèce malgré des années d'efforts de conservation (Nuwer, 2021, para. 5). Griffiths (2017) explique en outre que le braconnage n'est pas un crime sans victime ; il cause des dommages écologiques généralisés et affecte profondément l'identité culturelle des communautés historiquement liées aux espèces menacées. Ces préjudices vont au-delà des pertes immédiates de population, perturbant des écosystèmes entiers et rompant des relations entre humains et animaux ancrées dans des liens spirituels, économiques et sociaux (Griffiths, 2017, p. 47-48). Du point de vue de la justice des espèces, l'extinction du rhinocéros reflète non seulement l'échec à protéger une espèce, mais aussi une incapacité plus profonde à reconnaître son droit à exister à l'abri de la marchandisation et de la violence. Ce cadre est crucial pour comprendre ultérieurement la criminalité liée aux espèces sauvages au Canada, où des espèces comme l'ours noir sont également ciblées pour leurs parties du corps et réduites à des biens économiques. Une approche criminologique verte invite à reconceptualiser ces préjudices, en reconnaissant que la disparition d'une espèce est rarement un événement isolé, mais plutôt le symptôme d'une injustice environnementale systémique.
Figure 1. Fatu, à droite, broute avec sa mère et un rhinocéros blanc du Sud quelques heures après le décès de Sudan (Ami Vitale, 2018).
Échecs de conservation
L'une des principales raisons de l'extinction du rhinocéros blanc du Nord réside dans le recours excessif à une conservation dissuasive, qui privilégie les sanctions et la répression plutôt que de s'attaquer aux causes systémiques du braconnage. Ces stratégies, qui incluent des sanctions plus sévères, des interdictions commerciales internationales et des patrouilles militarisées, visaient à décourager la chasse illégale. Cependant, la persistance du trafic de cornes de rhinocéros illustre l'inefficacité souvent inexistante de ces modèles. Ayling (2013) explique comment la corne de rhinocéros est restée une cible attractive car elle répondait à tous les critères du modèle CRAVED : dissimulable, amovible, disponible, précieuse, agréable et jetable (p. 63). Malgré l'intensification des efforts de répression, braconniers et trafiquants se sont adaptés, garantissant la poursuite du commerce malgré les risques. Le modèle CAPTURED s'appuie sur ce constat en soulignant la résilience et l'innovation des réseaux de criminalité liée aux espèces sauvages face aux pressions policières (Ayling, 2013, p. 64). Les approches militarisées, comme la politique controversée du « tirer pour tuer » au Botswana, ont été présentées par certains comme des moyens de dissuasion efficaces. Si ces stratégies peuvent réduire le braconnage à court terme, elles soulèvent également des questions éthiques et peuvent créer des tensions entre les autorités chargées de l'application de la loi et les communautés locales (Madigele et Mogomotsi, 2017, p. 55). Ces modèles privilégient la punition à la prévention et ignorent souvent les réalités économiques et sociales qui poussent les individus au braconnage. L'échec de ces stratégies à protéger le rhinocéros blanc du Nord souligne la nécessité de s'éloigner d'une conservation punitive et d'adopter des approches privilégiant l'engagement local, l'équité et la durabilité à long terme.
Crimes contre la faune au Canada
Les limites de la conservation fondée sur la dissuasion ne se limitent pas à l'Afrique ou à l'Asie ; elles sont également évidentes dans la lutte continue du Canada contre le trafic d'espèces sauvages, en particulier le commerce illégal de vésicules biliaires d'ours noirs. Ces organes sont très prisés sur les marchés de la médecine traditionnelle, ce qui rend les ours noirs vulnérables au braconnage et à l'exploitation au marché noir. Malgré les protections fédérales prévues par la Loi sur la protection d'espèces animales ou végétales sauvages et la réglementation de leur commerce international et interprovincial (WAPPRIITA), la demande de vésicules biliaires d'ours continue d'alimenter des activités illicites transfrontalières et internationales (Environnement et Changement climatique Canada, 2023). Dans un cas, trois personnes ont été condamnées à une amende totale de 34 000 $ pour avoir transporté illégalement des vésicules biliaires d'ours entre le Nouveau-Brunswick et le Québec, ce qui met en évidence la persistance de ce crime et sa nature interprovinciale organisée (Environnement et Changement climatique Canada, 2023). Tout comme le commerce de cornes de rhinocéros, les vésicules biliaires d'ours possèdent plusieurs des attributs recherchés par Ayling (2013) : une valeur marchande exceptionnellement élevée, une facilité de dissimulation et une forte demande des consommateurs (p. 63). Ces similitudes suggèrent que les stratégies d'application de la loi au Canada, bien qu'elles existent, souffrent des mêmes limites que celles appliquées dans les contextes mondiaux : elles réagissent aux symptômes de la criminalité liée aux espèces sauvages sans s'attaquer aux causes profondes. De plus, le ciblage continu des ours pour des parties spécifiques de leur corps témoigne d'une incapacité à intégrer la justice des espèces dans les cadres de conservation canadiens. En se concentrant étroitement sur la punition, les efforts canadiens de protection de la faune risquent de négliger les implications culturelles, économiques et écologiques plus profondes du braconnage. Cela souligne la nécessité d'aller au-delà de la criminalisation et d'adopter des stratégies préventives plus holistiques, ancrées dans l'engagement et l'éducation communautaires.
Le contexte canadien reflète bon nombre des mêmes défis de conservation axés sur l'application de la loi qui ont contribué à l'extinction du rhinocéros blanc du Nord. Un exemple frappant est le commerce illégal de vésicules biliaires d'ours noirs, qui continue de prospérer malgré les lois provinciales et fédérales sur la protection de la faune. En 2023, trois personnes ont été condamnées à une amende totale de 34 000 $ pour avoir enfreint la législation fédérale en transportant des vésicules biliaires du Nouveau-Brunswick au Québec (Environnement et Changement climatique Canada, 2023). Ces organes sont très prisés sur les marchés de la médecine traditionnelle, ce qui fait des ours une cible fréquente du braconnage. Tout comme la corne de rhinocéros a conservé une valeur marchande élevée malgré les interdictions commerciales internationales, les vésicules biliaires d'ours restent lucratives sur le marché noir en raison de la demande persistante des consommateurs et de leur importance culturelle. Les deux produits partagent des caractéristiques identifiées dans le modèle CRAVED d'Ayling (2013) – dissimulabilité, amovibilité, disponibilité, valeur, agrément et caractère jetable – qui les rendent attrayants pour les braconniers et les trafiquants (p. 63). De plus, Ayling (2013) soutient que les réseaux de criminalité liée aux espèces sauvages font preuve d’une grande adaptabilité, leur permettant d’évoluer en réponse aux stratégies d’application de la loi grâce à des mécanismes capturés dans le modèle CAPTURED (p. 64).
En ce sens, le commerce de parties d'ours au Canada n'est pas un problème isolé, mais s'inscrit dans un schéma plus large de criminalité liée aux espèces sauvages, entretenu par la résilience des réseaux criminels et un système d'application de la loi réactif. Malgré des lois comme la Loi sur la protection d'espèces animales ou végétales sauvages et la réglementation de leur commerce international et interprovincial (WAPPRIITA), l'application de la loi à elle seule s'est avérée insuffisante pour dissuader cette forme de braconnage. Bien que l'approche du Canada ne reflète pas les tactiques militarisées observées dans des pays comme le Botswana, où des politiques de « tirer pour tuer » sont employées (Madigele et Mogomotsi, 2017, p. 55), sa stratégie repose encore largement sur les sanctions après le crime. Par exemple, dans le cas du rhinocéros, où les arrestations, les interdictions et les patrouilles armées n'ont pas réussi à mettre fin aux activités illégales, le recours au Canada aux amendes et aux sanctions contre les braconniers intervient après que le mal a déjà été fait. D'un point de vue criminologique vert, cette approche néglige les préjudices éthiques et écologiques plus profonds en jeu. Les modèles axés sur la répression sont souvent présentés comme des moyens de dissuasion nécessaires, mais en pratique, ils ne contribuent guère à remédier aux conditions structurelles – telles que les inégalités économiques, le manque d'engagement communautaire et la demande soutenue des consommateurs – qui permettent à ces crimes de perdurer. Lorsque des espèces comme l'ours noir sont réduites à l'état de marchandises, leur statut de victime devient invisible dans les cadres juridiques traditionnels.
Solutions fondées sur la justice
Français Néanmoins, comme l'a exploré Griffiths (2017), la justice des espèces soutient que les animaux non humains devraient être reconnus comme des victimes dont la vie a une valeur intrinsèque et dont la perte constitue un échec moral (pp. 47-48). De plus, les pratiques canadiennes d'application de la loi n'ont pas suffisamment pris en compte les dimensions socioculturelles de la conservation, une lacune qui fait écho aux échecs mondiaux de la conservation qui ont conduit à l'extinction du rhinocéros. Osorio et Bernaz (2024) soutiennent que les efforts de conservation doivent intégrer une perspective des droits de la personne, car les modèles privilégiant l'application de la loi touchent souvent de manière disproportionnée les communautés marginalisées. Cette préoccupation est pertinente dans le contexte canadien, où les communautés autochtones ont historiquement été exclues de la conception et de la mise en œuvre des politiques de conservation. Bien que certaines mesures positives aient été prises ces dernières années, comme l'augmentation du financement fédéral pour les projets de conservation dirigés par les Autochtones (Environnement et Changement climatique Canada, 2024), la conservation traditionnelle au Canada fonctionne encore principalement par le biais de structures descendantes. Sans une participation communautaire significative, les politiques de conservation risquent d'aliéner les personnes les plus attachées à la terre, comme dans le cas des rhinocéros, où les communautés locales ont souvent été marginalisées par une application de la loi militarisée. Malgré les lois, les amendes et la surveillance, la persistance de la criminalité liée aux espèces sauvages au Canada suggère que l'application de la loi à elle seule est insuffisante. Il est plutôt nécessaire d'adopter une politique de conservation préventive et axée sur la justice, qui tienne compte des intérêts humains et non humains.
Les dissemblances apparentes entre les modèles de conservation militarisés et communautaires révèlent des différences fondamentales dans la façon dont les États conceptualisent la criminalité liée aux espèces sauvages et la protection des espèces. Les approches militarisées, comme la politique controversée du « tirer pour tuer » au Botswana, représentent l'extrême limite de la conservation basée sur la dissuasion. Ces stratégies s'appuient sur la force, la surveillance et la menace de mort comme outils de protection des espèces menacées. Les défenseurs de ces stratégies soutiennent que de telles tactiques sont nécessaires dans les zones à haut risque de braconnage, et Madigele et Mogomotsi (2017) suggèrent que cette politique a, dans certains cas, réussi à réduire les incidents de braconnage (p. 55). Cependant, les mêmes auteurs mettent également en garde contre le fait que cette stratégie brouille la frontière entre conservation et lutte antiterroriste, soulevant de graves préoccupations éthiques et intensifiant l'hostilité entre les forces de l'ordre et les populations locales (Madigele et Mogomotsi, 2017, pp. 56-57). D'un point de vue criminologique vert, ce modèle non seulement ne s'attaque pas aux causes profondes du braconnage, telles que la pauvreté et la marginalisation, mais risque au contraire d'aggraver la violence et d'éroder la confiance dans les institutions de conservation. L'échec de la sauvegarde du rhinocéros blanc du Nord malgré une militarisation accrue illustre comment de tels modèles réactifs peuvent offrir une dissuasion à court terme, mais manquent de la capacité structurelle nécessaire pour soutenir la justice à long terme envers les espèces.
En revanche, la conservation communautaire met l'accent sur l'autonomisation locale, les alternatives économiques et la gestion écologique. Hübschle (2017) soutient que les stratégies traditionnelles de lutte contre le braconnage sont défaillantes, car elles négligent les contextes sociaux et économiques qui poussent les individus vers des économies illégales d'espèces sauvages (p. 429). Dans de nombreux cas, les personnes marginalisées se tournent vers le braconnage non par malveillance, mais par nécessité, et sans s'attaquer à ces causes profondes, les efforts de conservation resteront incomplets. Les modèles communautaires offrent une voie plus durable en impliquant les populations locales dans la protection des espèces et en créant des incitations à la conservation par l'écotourisme, les paiements environnementaux et les programmes de cogestion. Ces stratégies sont plus efficaces à long terme et plus conformes aux principes éthiques de justice et d'inclusion. Osorio et Bernaz (2024) renforcent ce point en affirmant que la conservation est indissociable des droits de la personne, car les tactiques répressives lourdes nuisent souvent aux communautés mêmes qu'elles prétendent protéger. Cette évolution vers une conservation inclusive au Canada se reflète dans le soutien croissant à la gouvernance environnementale dirigée par les Autochtones. Environnement et Changement climatique Canada (2024) a récemment annoncé le financement de 42 projets de conservation menés par des Autochtones partout au pays, témoignant d'une reconnaissance croissante du rôle des systèmes de savoir autochtones dans la gestion écologique. Ces projets s'alignent davantage sur les modèles communautaires, permettant au Canada de se démarquer des stratégies lourdes d'application de la loi qui contribuent à la disparition d'espèces comme le rhinocéros blanc du Nord.
Conclusions sur le rhinocéros blanc du Nord
Les communautés autochtones sont très affectées par les feux de forêt. Comme les communautés habitent souvent dans les milieux boisés, les saisons estivales de plus en plus sèches les mettent dans une situation périlleuse. L'incendie d'Elephant Hill de 2023 a brûlé 200 hectares de territoire de diverses communautés autochtones (9).
Références
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Almond, K. (2018). Le dernier des rhinocéros blancs du Nord. CNN. https://www.cnn.com/interactive/2018/03/world/last-rhino-cnnphotos/
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Ayling, J. (2013). Les causes de la criminalité liée aux espèces sauvages : le commerce de cornes de rhinocéros et la résilience des réseaux criminels. Revue internationale du droit et de la politique de la faune sauvage, 16(1), 57–80. https://doi.org/10.1080/13880292.2013.764776
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Environnement et Changement climatique Canada. (2024). Quarante-deux projets de conservation menés par des Autochtones au Canada reçoivent un financement fédéral pour protéger davantage la nature. https://www.canada.ca/fr/environnement-changement-climatique/nouvelles/2024/01/quarante-deux-projets-de-conservation-menes-par-des-autochtones-au-canada-recoivent-un-financement-federal-pour-proteger-davantage-la-nature.html
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Environnement et Changement climatique Canada. (2023). Trois personnes condamnées à une amende totale de 34 000 $ pour avoir enfreint la législation fédérale sur la faune. https://www.newswire.ca/news-releases/three-individuals-funed-a-total-of-34-000-for-violating-federal-wildlife-legislation-850354995.html
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Griffiths, M. (2017). Patrimoine perdu : l’impact culturel de la criminalité liée aux espèces sauvages en Afrique du Sud. SA Crime Quarterly, (60), 45-50. https://doi.org/10.17159/2413-3108/2017/v0n60a1728
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Hübschle, AM (2017). L'économie sociale du braconnage des rhinocéros : des combattants pour la liberté économique, des chasseurs professionnels et des populations locales marginalisées. Current Sociology, 65(3), 427–447. https://doi.org/10.1177/0011392116673210
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Madigele, PK, et Mogomotsi, GEJ (2017). Vivre par le fusil, mourir par le fusil : la politique botswanaise de « tirer pour tuer » comme stratégie anti-braconnage. SA Crime Quarterly, 2017(60), p. 51–59. https://doi.org/10.17159/2413-3108/2017/v0n60a1787
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Nuwer, R. (2021). Les deux derniers rhinocéros blancs du Nord sur Terre. The New York Times Magazine. https://www.nytimes.com/2021/01/06/magazine/the-last-two-northern-white-rhinos-on-earth.html
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Ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l'Ontario. (2023). L'Ontario protège l'ours noir contre les pratiques de chasse illégales. Gouvernement de l'Ontario. https://news.ontario.ca/fr/bulletin/1004970/l-ontario-protege-l-ours-noir-contre-les-pratiques-de-chasse-illegales
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Osorio, CP et Bernaz, N. (2024). Lutter contre le commerce international illégal d'espèces sauvages par une approche fondée sur les droits de l'homme. Revue de droit européen, comparé et international de l'environnement. https://doi-org.ezproxy.lib.torontomu.ca/10.1111/reel.12563
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Protection mondiale des animaux Canada. (2019). Le rôle du Canada dans le commerce des espèces sauvages. Article de presse. https://www.worldanimalprotection.ca/news/canadas-role-wildlife-trade/
Indépendance opérationnelle et inaction écologique
Analyse de Kyle Kuthe, basée sur la thèse de maîtrise de Maya Kuthe : L'indépendance opérationnelle dans la crise de l'occupation de la liberté (2024)
🕒 Temps de lecture estimé : 5-6 minutes
Pourquoi la police et les gouvernements interviennent rarement en cas de dommages environnementaux
Si les travaux de Maryann Anastasakos abordent les dommages écologiques comme une forme d'injustice systémique, un autre aspect important pour comprendre pourquoi la déforestation et la dégradation se poursuivent sans contrôle réside dans la structure même de l'autorité étatique. La thèse de Maya Kuthe, « Indépendance opérationnelle dans la crise de l'occupation de la liberté », explore les limites de l'action politique et policière dans les crises publiques, révélant un éclairage crucial sur les défaillances de la réponse institutionnelle, qui s'appliquent aussi bien aux dommages environnementaux qu'à la contestation politique.
Les recherches de Maya montrent que la police et les autorités politiques canadiennes fonctionnent selon un principe flou et souvent mal compris, appelé « indépendance opérationnelle ». Cela signifie que les politiciens ne peuvent pas ordonner à la police d'intervenir, et que celle-ci peut hésiter sans un soutien juridique ou politique clair. Pendant l'Occupation de la Liberté, cela a entraîné une confusion généralisée, l'inaction et des retards dans l'application des lois, même lors d'une urgence majeure. La même ambiguïté se retrouve dans le domaine écologique : l'abattage d'arbres, la destruction d'habitats et la conversion des terres échappent souvent à la responsabilité gouvernementale, car personne ne se sent autorisé à les arrêter.
Contrairement aux manifestations politiques, la destruction écologique suscite rarement une réaction institutionnelle spectaculaire. Pourtant, comme le suggère la thèse de Maya, cela ne tient pas à un manque d'importance, mais à une ambiguïté structurelle. Lorsqu'aucune entité ne se sent responsable d'agir, des projets de développement néfastes comme ceux de l'Observatoire David Dunlap avancent sans résistance, voire sans résistance. Comprendre ce phénomène aide les défenseurs de l'environnement à s'affranchir de la lenteur ou du silence des autorités.
Pourquoi l'ATAAS rejette les actes tels que l'écovandalisme et les tactiques de peur environnementale
S'appuyant sur les réflexions de Maryann et de Maya, l'ATAAS adopte une position unique : nous sommes également indépendants sur le plan opérationnel, mais au lieu de la confusion, nous avançons avec clarté. Au lieu d'une bureaucratie passive ou de protestations destructrices, notre mouvement communique les préjudices par la recherche, l'art et le récit. La thèse de Maya explique pourquoi cette méthode est non seulement préférable, mais nécessaire.
Là où les institutions hésitent, retardent ou reportent leur action, l'ATAAS agit. Nous cartographions la déforestation, quantifions la fragmentation des forêts, suivons le déclin des espèces indigènes et présentons ces informations sous des formes accessibles : animations satellite, relevés de terrain, profils d'espèces illustrés et graphiques pédagogiques sur site. Nous n'attendons pas d'autorisation, mais nous ne recourons pas non plus à l'écovandalisme. La thèse de Maya légitime cet espace d'indépendance intellectuelle, où l'action est réfléchie, fondée sur des données et construite de manière éthique.
Les échecs de la coordination entre la police et le gouvernement lors du Convoi de la Liberté se reflètent dans les contextes environnementaux, où aucun organisme chargé de l'application de la loi n'est disposé à tenir le coup. L'ATAAS revendique son indépendance opérationnelle comme une opportunité : notre clarté, et non leur confusion, guide notre mission. À l'instar de Maryann pour la justice des espèces, nous croyons que les écosystèmes ont besoin de défenseurs, et non de responsables, et que la justice peut être obtenue par la connaissance, et non par la destruction.
Références
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Kuthe, M. (2024). Indépendance opérationnelle dans la crise de l'occupation de la liberté : une analyse des rôles de la police et du gouvernement lors des situations d'urgence publique en Ontario (mémoire de maîtrise, Université d'Ottawa). Dépôt institutionnel de l'Université d'Ottawa. https://doi.org/10.20381/ruor-30482. https://ruor.uottawa.ca/server/api/core/bitstreams/d6d56a0a-7a50-4be3-b0dc-6f02f1aebec9/content
