
Géographie humaine
Bienvenue sur la page de Géographie Humaine — un espace où nous explorons comment les systèmes humains influencent et sont influencés par l'environnement. Les travaux présentés ici offrent un éclairage précieux sur les dimensions sociales, politiques et écologiques du développement durable des terres. De la perspective globale de l'Anthropocène aux solutions concrètes proposées pour contrer la dégradation des forêts, ces exemples illustrent le rôle fondamental de l'action humaine face aux enjeux environnementaux. Dans le cadre de notre lutte pour la préservation des terres du David Dunlap Observatory (DDO), cette page permet de relier notre mission locale à des réflexions plus larges sur la durabilité, l'équité et l'aménagement responsable du territoire.
L'Anthropocène et l'action humaine
Ariane Blouin
🕒 Estimated reading time: 5–6 minutes
L'Anthropocène et l'action humaine sont des sujets liés à l'environnement physique et à la société. Le terme Anthropocène désigne l'ère géologique actuelle et se caractérise par l'impact accru des populations humaines sur l'environnement physique. Selon Paul Crutzen, vice-président du Programme international Géosphère-Biosphère, le début de l'Anthropocène coïnciderait avec le début de la révolution industrielle (Crutzen, 2002). Cette période géologique est caractérisée par la « Grande Accélération », qui fait référence aux changements radicaux et synchrones survenus dans les sphères biophysique et socio-économique après 1950 (Stefen et al., 2015). La Grande Accélération est représentée par 24 graphiques illustrant les tendances socio-économiques et celles du système terrestre. Ces graphiques incluent douze indicateurs mesurables représentant l'évolution socio-économique de la planète au fil des ans, comme la population, le PIB réel et les télécommunications, ainsi que douze indicateurs mesurables qui suivent et révèlent les tendances du système terrestre au fil des ans, comme les émissions de dioxyde de carbone, l'acidification des océans et la température de surface (Stefen et al., 2015). Le point commun de ces 24 variables est qu'elles ont toutes commencé à augmenter de façon exponentielle vers 1950, et qu'elles ne se stabilisent pas.
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Cette situation critique a conduit à l'élaboration de l'idée des limites planétaires. Cette proposition repose sur différentes mesures biophysiques évaluant différentes parties du système terrestre. Pour chaque mesure biophysique, il existe une « limite », un nombre que nous ne pouvons pas atteindre en tant que société pour cette mesure particulière. En dessous de la cible se trouve un espace opérationnel sûr, et au-delà de cette limite, la situation devient ingérable (Howden, 2024). Dans tous les cas et limites, la situation s'aggrave avec le temps : toutes les mesures biophysiques ont augmenté, la plupart au-delà de la limite initiale fixée (Howden, 2024). Cependant, cette proposition n'inclut pas les mesures socio-économiques. La deuxième proposition, « l'idée du beignet économique », est une idée plus inclusive qui combine des mesures socio-économiques et des facteurs biophysiques. Je pense que ce modèle représente plus fidèlement notre situation actuelle, car l'environnement physique a un impact sur la société et vice-versa. Néanmoins, certaines mesures socio-économiques pourraient être plus difficiles à mesurer. Des concepts comme la paix, la justice et la voix politique sont moins tangibles et plus difficiles à mesurer et à représenter visuellement. Comment pouvons-nous mesurer ces concepts ? Comment pouvons-nous standardiser les résultats entre différentes institutions et différents pays ?
Ces données reflètent-elles réellement les paramètres socio-économiques représentés ?
Un autre problème avec ces modèles est que les situations diffèrent considérablement selon la région du monde analysée. Standardiser tous les résultats et les appliquer à l'échelle mondiale pourrait être injuste pour les pays dont le PIB est plus faible ou les populations les plus touchées par le changement climatique. Par exemple, les 10 % des personnes les plus riches du monde produisent la grande majorité des émissions de gaz à effet de serre (Friel, 2024). « Le changement climatique crée et exacerbe les inégalités entre les pays au fil du temps », affirme la professeure Sharon Friel. Comment pouvons-nous limiter la croissance de ces inégalités ? Pouvons-nous imposer des limites aux individus ou aux pays les plus riches ? Faut-il mettre en place davantage de politiques pour réduire la consommation de certains individus ?
Références
Crutzen, PJ (2002) « Géologie de l'humanité », Nature, 415(6867), p. 23. https://doi.org/10.1038/415023a
Friel, S. (2024). « Inégalités planétaires en matière de santé », notes de cours.
Howden, M. (2024). « Dimensions humaines du changement global », notes de cours.
Steffen, W. et al. (2015) « La trajectoire de l'Anthropocène : la grande accélération », The Anthropocene Review, 2(1)
pp. 81–98. https://doi.org/10.1177/2053019614564785
Impact humain sur les forêts et solutions durables
Enjeux environnementaux de l'action humaine sur les ressources naturelles forestières et pistes de solutions comme futur spécialiste
Ariane Blouin
🕒 Temps de lecture estimé : 6 à 7 minutes
La présente recherche porte sur la problématique de la dégradation des ressources forestières par l'activité humaine. Le sujet d'étude est l'identification et l'évaluation de différentes pistes de solutions pour lutter contre la déforestation et l'altération de la foresterie. Ce travail a pour objectif de sensibiliser la population à la réalité qu'est l'altération de la foresterie, de l'informer des conséquences qui en découlent sur le plan environnemental, économique et social et de l'outiller pour pouvoir agir de façon proactive et s'engager dans la lutte contre la déforestation. La recherche a démontré que la reforestation, l'agroforesterie, l'éco-construction et l'achat de produits écologiquement responsables sont 4 pistes de solutions à petite et à grande échelle qui ont un impact positif sur la problématique de la dégradation des ressources forestières. Les 4 stratégies sont expliquées, détaillées et réalisées selon leur niveau de faisabilité et de réalisation concrète.
Mots-clés : ressources forestières, déforestation, reforestation, agroforesterie, éco-construction
Introduction
Il a été démontré que plusieurs actions anthropologiques ont des conséquences dévastatrices sur l'environnement. En effet, l'activité humaine contribue à l'augmentation des concentrations de GES dans l'atmosphère et provoque des changements climatiques rapides (Richard et al., 2019). Plus précisément, les actions posées par l'être humain sur les ressources forestières soulèvent des enjeux environnementaux qui pourraient être préjudiciables à l'avenir planétaire. Cette situation est problématique, car les ressources forestières sont nécessaires à la survie de l'espèce humaine et de nombreux écosystèmes. La foresterie sert de matériau de construction, d'habitat pour de nombreuses espèces et de combustible pour la production d'énergie. Elle offre également des services écologiques importants, tels que le stockage de carbone et la libération d'oxygène dans l'air grâce à la photosynthèse. Il va donc sans dire que les espaces forestiers sont une ressource précieuse et primordiale au bon fonctionnement de l'environnement, y compris les êtres humains et la biodiversité.
Le présent travail de recherche s'interrogera sur les pistes de solutions possibles pour résoudre cette problématique environnementale et la faisabilité de celles-ci. L'objectif de cette recherche est d'identifier certaines stratégies permettant de conserver et de protéger les ressources forestières. Ces stratégies seront orientées sur l'activité humaine et les changements possibles à cette échelle. Cette recherche a également comme mais d'évaluer le niveau de faisabilité de ces stratégies selon l'expertise d'un futur spécialiste en environnement. Finalement, ce travail de recherche a pour objectif
de sensibiliser le public à la dégradation des ressources forestières par l'activité humaine et à l'impact que cette dégradation a pour la population globale, les écosystèmes et l'environnement. Ce travail présentera différentes pistes de solutions afin d'outiller la population avec des actions concrètes ainsi qu'à grande échelle possibles pour remédier à cette problématique.
Méthodologie
Plusieurs stratégies ont été adoptées afin d'obtenir les résultats de cette étude. Tout d'abord, la recherche documentaire a été une des méthodes priorisées pour réaliser ce travail. La recherche documentaire consiste à collecter des informations par rapport à son sujet de recherche à partir de sources fiables (Scribbr, sd). C'est pour cette raison que la revue de la littérature scientifique sur l'objet de la foresterie, de la gestion des ressources naturelles, du reboisement, de la reforestation et plus encore a été choisie comme cible de la recherche documentaire de ce projet. La lecture de ces articles scientifiques a permis d'examiner les différentes études qui ont déjà été faites sur le sujet des ressources naturelles forestières et prendre connaissance des nouvelles avancées dans le domaine. La revue de la littérature scientifique a également permis de prendre connaissance de l'avis des experts sur le sujet et des stratégies qui ont été mises en place pour protéger et conserver la foresterie jusqu'à ce jour. La littérature scientifique a bénéficié par les paires a été priorisée afin de s'assurer que les résultats de cette recherche soient basés sur des articles où l'information publiée est aussi véridique, exacte et valide que possible.
Ensuite, le contenu vu dans le cadre du cours ENV3721 a été utilisé afin de bien comprendre le contexte de cette problématique et les enjeux sociaux, politiques et environnementaux qui en découlent. Les apprentissages et le matériel vu dans le cadre d'autres cours sur le thème des enjeux environnementaux ont également été utilisés afin de réaliser ce travail de recherche. Le matériel de ces cours a servi de base pour l'étude présente et a permis d'orienter la recherche effectuée par la suite. Finalement, les connaissances acquises en tant que futur spécialiste en environnement de l'auteure ont été utilisées pour obtenir les résultats de cette étude. La créativité et la curiosité de l'auteure ont permis de se projeter au cœur de cette problématique et d'évaluer la faisabilité des stratégies établies jusqu'à ce jour.
Résultats obtenus
Reboisement
Le reboisement consiste à planter massivement des arbres pour compenser la déforestation passée. Des analyses de modèles montrent que le reboisement réduit les niveaux de COâ‚‚ atmosphérique (Misra et al., 2015), ce qui en fait un outil essentiel dans la lutte contre le changement climatique. Le reboisement contribue à restaurer les ressources forestières et nous permet de bénéficier à nouveau de leurs services. Cependant, cette stratégie présente des défis : la plantation d'arbres est coûteuse et chronophage, nécessitant souvent des décennies pour un rétablissement complet de l'écosystème. De plus, les arbres nouvellement plantés sont souvent mal adaptés aux conditions locales et peuvent ne pas soutenir la biodiversité (Badillo, 2023). Il est donc essentiel de combiner les efforts de reboisement avec une prévention active de la déforestation. L'implication de spécialistes de l'environnement garantit que les arbres sont plantés à des endroits appropriés, reproduisant la forêt d'origine, ce qui rend le reboisement plus efficace.
Agroforesterie
L'agroforesterie consiste à combiner intentionnellement des arbres ou des arbustes avec des cultures ou du bétail, sur une même parcelle ou au fil du temps (GIRAF, 2023). Cette approche contribue à réduire la déforestation en intégrant l'agriculture aux zones forestières sans défricher. Elle est considérée comme un système dynamique de gestion des ressources naturelles qui favorise une production durable et diversifiée (GIRAF, 2023). L'agroforesterie préserve les sols, restaure les écosystèmes dégradés et améliore la productivité agricole (Badillo, 2023). Relativement facile à mettre en œuvre, elle ne nécessite qu'un plan de plantation élaboré par un spécialiste. Bien que les coûts (par exemple, semis, expertise) puissent être élevés, les avantages économiques et environnementaux à long terme en font une stratégie prometteuse.
Éco-construction
L'écoconstruction privilégie l'utilisation de matériaux locaux et durables dans les projets de construction. Le bois issu de l'exploitation durable en est un exemple courant (Badillo, 2023). Il existe également des alternatives innovantes comme le béton de chanvre ou le béton de balle de riz, qui sont d'excellents isolants et régulent la température et l'humidité (Chabannes, 2015). Ces matériaux associent des granulats végétaux à un liant minéral, offrant une solution innovante et écologique. Cependant, ces matériaux et le bois issu de l'exploitation durable sont actuellement plus chers et peu accessibles, principalement réservés aux clients disposant de budgets plus importants. Néanmoins, ces options méritent d'être envisagées lorsqu'elles sont financièrement viables.
Choisir des produits respectueux de l'environnement
Acheter des produits éco-responsables est une stratégie accessible à tous. Par exemple, boycotter les produits à base d'huile de palme est une contribution individuelle qui contribue à réduire la déforestation tropicale. L'industrie de l'huile de palme est l'un des principaux moteurs de la destruction des forêts. En s'informant sur l'origine des produits, les consommateurs peuvent faire des choix éclairés et durables.
Conclusion
Pour conclure, il est possible de poser des gestes à petite et à grande échelle pour contribuer à la lutte contre la dégradation des ressources naturelles. Que ce soit par l'achat de produits écologiquement responsables ou par la construction d'une maison avec du bois issu de forêts gérées durablement, il y a des solutions pour que tout le monde contribue à sa manière. La problématique qu'est la dégradation des ressources forestières touche la population globale d'une façon ou d'une autre, à commencer par la pollution de l'air par le carbone qui se fait au détriment de la santé de tous. Il est donc dans l'intérêt collectif de s'informer sur cette réalité et commencer à militer pour la protection et la conservation des espaces forestiers.
Bibliographie
En ligneBadillo, A. (2023). Déforestation : Définition, causes, conséquences et solutions. Conseil en climat.
https://climate.selectra.com/fr/comprendre/deforestation
Chabannes, M. (2015). Formulation et étude des propriétés mécaniques d'agrobétons légers isolants à base de balles de riz et
de chènevotte pour l'éco-construction. Matériaux composites et construction. Université Montpellier. ⟨NNT :
2015MONTS008⟩. ⟨tél-01316947⟩
Misra, AK, Verma, M. et Venturino, E. (2015). Modélisation du contrôle du dioxyde de carbone atmosphérique par la reforestation : effet
du retard temporel. Modèle. Earth Syst. Environ. 1, 24. https://doi.org/10.1007/s40808-015-0028-z
Richard, Y., Petit, S., Vergote, M. et Castel, T. (2019). Le changement climatique : où en sommes-nous ? Porte de recherche.
https://www.researchgate.net/publication/334534251_Le_changement_climatique_ou_en_sommes-nous
Scribbr. (sd). Méthodologie. https://www.scribbr.fr/category/methodologie/
Université Laval. (2023). Qu'est-ce que l'agroforesterie ? Groupe interdisciplinaire de recherche en agroforesterie.
https://giraf.fsaa.ulaval.ca/a-propos/quest-ce-quelagroforesterie

